Je suis honoré que mon client m’ait confié la restauration de cette magnifique maquette navigante de 1952.
C’est une maquette navigante qui était dirigée par un Van (sorte de réducteur d’allure) munie d’une plume. C’est une très belle pièce d’horlogerie parfaitement équilibrée en inox (voir photos). Rien que cette pièce déjà on s’aperçoit que l’on a affaire à une maquette d’exception. Quand ont à cette pièce dans la main et qu’on la fait bouger, le pantographe s’anime et sous l’action des contrepoids tout se met en mouvement d’une façon très fluide très souple, en douceur, instantanément. On a l’impression de tenir un objet qui a sa vie propre, il n’y a aucun à-coup dans son mouvement, il pourrait continuer son balancement comme ça, indéfiniment tellement ce mécanisme est parfait.
La plume du Van apparemment d’époque est en balsa de 5 mm non renforcé. Je ne sais même pas comment elle a pu arriver dans un si bon état jusqu’à nous.
Après un nettoyage de la plume qui était fendu je l’ai recollé et je l’ai renforcé avec du mate de verre recto/verso de 50 gr imprégné à l’époxy puis vernis.
Longueur de coque : 2.05 m / Lesté à 18 Kg / Hauteur du mât= 2.45 m / Surface vélique = 0.97 m2 / Matériaux : Acajou
Le temps sur cette maquette à fait son travail et les nombreuses navigations qu’elle a dû faire en compétition l’on quelque peu abimé.
Ces courses sont très sportives et assez violentes pour les maquettes, elles se déroulent dans un bassin assez grand en ligne droite par bonne brises. Les participants aux nombres de deux, un à chaque extrémité du bassin s’envoient alternativement la maquette. La réception de la maquette se fait au vol, et les maquettes arrives très vite, gare à la casse.
La coque a quelque peu souffert de ces outrages du temps et les restaurations plus ou moins heureuses qui sont à conjuguer aux différents lieux de stockage qu’elle a dû connaître non pas arranger les choses.
La coque est construite comme un vrai bateau, avec membrures ployé dont je n’ai pas réussi à identifier l’essence. Le travail effectué sur la coque en acajou est particulièrement remarquable. Chaque bordée de 2 mm d’épaisseur, est d’une seule et même pièce ajustée à la perfection, et bien sur toutes les virures sont brocheté. Le travail sur la quille est également remarquable avec différents assemblages très bien réalisé.
Le mât est un tube d’aluminium de diamètre 20 mm de 2.45 m. La bôme d’origine est très intéressante également, je m’en suis d’ailleurs servi pour reproduire la bôme de foc qui était absente et dont je n’avais aucune documentation.
Les voiles pour sa première navigation sont d’origine.
Après différentes réparations effectuées sur des bordées par des techniques d’ébénisteries, j’ai repris cette très belle coque au racloir dans un premier temps puis à la calle à poncer toujours par passe croisées à 45° dans un deuxième temps avec contrôle à la règle à carène, puis pour finir ponçage au 120 dans le sens de bois pour la finition.
Je vous invite regarder cette vidéo ou je vous explique la technique du rattrapage et du ponçage de coque, car une bonne vidéo vaut mieux qu’un long discours.
Par la suite j’ai appliqué une finition vernie piano ou Riva du plus bel effet appliqué au pistolet, 10 couches minimum. Cette finition a été assez délicate à réaliser sur cette très belle coque frégatée. En effet il faut appliquer le vernis au pistolet en le maintenant toujours perpendiculaire à la surface, pas évident sur cette coque toute en rondeur.
Puis j’ai retracé la ligne de flottaison en gris perle, également appliqué au pistolet.
La défense d’étrave était absente et je n’avais aucune documentation pour procéder à sa fabrication. J’en ai créé une en inox qui est composé de trois pièces soudées entre elles, deux joue et une étrave. Ce travail m’a demandé 16 heures.
Mon client qui me l’a confié la souhaitait navigante afin de renouer avec son passé de compétition. Dans un premier temps je l’ai étanchéifié par l’intérieur avec du tissus de verre de 80 Gr imprégné de résine polyester. Ne sachant pas comment allait réagir la caséine employée pour l’étanchéité de la coque de l’époque je me suis abstenu d’appliquer de la résine époxy.
Comme précédemment, mieux vaut une vidéo pour illustrer mon propos:
L’autre étape importante de cette restauration c’est la création de tout le système de radiocommande. Mon client féru de ce type de compétition m’a fourni le schéma d’écoutes des voiles ainsi que tout le système de radiocommande destiné à la compétition de ces Classe A qui provient du royaume uni. Les Britanniques en sons d’ailleurs les meilleurs représentants.
Pour ce faire j’ai dû faire preuve d’inventivité et de nombreux essais en étroite collaboration avec mon client pour que tout fonctionne correctement. Pour exemple la course d’écoute des voiles est de 520 mm.
Dans le détail physique ce n’était pas possible, il manquait environ 50 à 60 mm. Ont à dû intervenir sur la programmation du servo-treuil afin de parvenir à ces 520 mm de course.
La coque d’origine était très fragile, tous les barreaux de pont d’origine avaient été remplacer par d’autres qui n’avait aucune résistance mécanique, je les ai donc renforcés. Avant mon intervention la coque était déformable à souhait, je pouvais littéralement la vriller. Pas top pour une coque de compétition.
Afin de respecter l’état d’origine de la maquette je devais en conserver son aspect et donc conserver l’unique roof d’origine 335 X 120 mm qui donnait l’accès à l’intérieur de la coque. Mais suite à des contraintes mécaniques lier au servo de direction, j’ai dû crée une autre ouverture au plus près de la mèche de safran afin de loger ce servo.
Je n’avais donc au départ que cet accès pour loger le servo-treuil, le panneau de commande et les accus. Je devais donc loger tout le monde dans cette espace réduit tout en ayant accès à la poignée de transport qui se trouve en fond de cale, qui est relier au leste de 18 Kg. Ce dernier est démontable afin de faciliter le transport de la maquette.
Donc du fond de cale, sur la poignée, j’ai placé un panneau de CP de 5 mm qui accueille les accus. Celui-ci est basculant afin de permettre d’accéder à la poignée de transport. Dans le même objectif, à tribord sous le pont j’ai créé une tirette qui fait office de panneau de contrôle.
Ainsi une fois le panneau des accus relevé et la tirette de commande rangé sous le pont à tribord ont peux se saisir de la poignée de transport pour mettre à l’eau le bateau.
J’ai dû crée une cellule renforcer qui englobe l’en-mâture, la chaise du treuil et le panneau de commande, l’ensemble est solidaire du barreaudage de pont. Cette cellule renforce et rigidifie la coque au maître beau, en effet l’effort du treuil en charge est très important (50 Kg environ).
La fabrication des différentes chaises et supports ont été réalisé en hêtre.
Ainsi l’en-mâture et le roof solidement assemblé par des barreaux de pont aux niveaux du maître beau constitue un seul et même ensemble qui supporte les efforts à l’en-mâture et la tension très importante du treuil.
J’ai fabriqué les passages d’écoutes avec du tube d’antenne radio cintré avec un chalumeaux au sable, puis fixé aux barreaux de pont.
Après différent essais de fonctionnement de l’ensemble des commandes et les améliorations de tout le système validé par mon client, venait la réalisation du pont.
Le pont devait être le plus léger possible et ressembler au pont d’origine que je n’ai pas pu conserver. Mon choix c’est porté sur du formica blanc. Mais il y a un inconvénient à ce choix qu’est la fragilité de ce stratifié quand il n’est pas collé en totalité sur un support (il est collé directement sur le barreaudage), donc pour éviter qu’il ne casse sous les contraintes mécaniques d’une si grande coque je l’ai renforcé sur sa sous face par l’application de matte de verre de 80 Gr imprégné à l’époxy en m’assurant de mettre une double épaisseur à l’en-mâture et à l’emplacements des passages d’écoutes.
Après toutes ces modifications et l’ajout de la radiocommande accompagné de ces accus, la maquette a pris de l’embonpoint 1 kilo environ, donc elle n’est plus dans ces lignes et par conséquent elle n’est plus dans sa jauge. Pour régler ce problème il faudrait refaire un leste pour la compétition.
Une fois ces étapes achevées j’ai gréé la mâture avec ridoirs sur les haubans et confectionner une patte d’oie pour la bastaque.
Mon client ma convier à la première navigation de sa maquette qui a été écourté par un vent assez fort, le principal étaient de vérifier si la maquette naviguait comme il faut, ce qui a été le cas.
Nous avons passé une bonne heure à préparer la maquette pour sa première navigation, ceci afin de s’assurer que tout fonctionne correctement une fois sur l’eau.
C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons assistés à sa première navigation après autant de travail.
La maquette ces très bien comporté sur l’eau et avec ce vent assez fort nous avons vue quelle naviguai vite, et que bien qu’elle ne soit plus dans ces lignes le spectacle est au rendez-vous. Elle est très belle en navigation. On sent sa puissance et sa vélocité qui est importante par bonne brises.